Les débuts de Casey Cadwallader chez Mugler

Si le nom de Casey Cadwallader ne vous dit rien encore, il est temps de l’ancrer dans votre mémoire. À la suite du départ de David Koma en décembre dernier, ce créateur américain de 38 ans a repris les rênes de la maison Mugler en tant que directeur artistique. Architecte de formation, il a réussi à faire ses preuves dans les hautes sphères de la mode, en témoigne son curriculum vitae. En effet, il a été chargé au cours des 17 dernières années des collections pour femmes de Narciso Rodriguez, Loewe et Acne Studios. Il arrive à présent à la tête de la marque parisienne avec bien plus qu’une simple collection. Cette ligne marque non seulement un nouveau départ, mais dévoile également les ambitions de son créateur.

Le power dressing constitue depuis longtemps l’un des piliers fondamentaux du style Mugler, et Cadwallader a parfaitement compris son importance pour les femmes modernes. Il ne se limite d’ailleurs pas uniquement à intégrer cet élément à ses créations : pour le lookbook et la campagne automne-hiver 2018, le designer a fait appel à un casting de femmes puissantes et inspirantes. Des muses issues de l’âge d’or de la marque, Amy Wesson et Debra Shaw, à la nageuse médaillée olympique Anna Santamans ou encore la musicienne et DJ Dustin Muchuvitz, toutes se mettent en scène contre la façade de La Fábrica à Barcelone, bâtiment emblématique de l’architecture postmoderniste.

Les pièces qu’elles portent sont aussi bluffantes que les images elles-mêmes. Depuis sa création en 1973 par le charismatique Thierry Mugler, la marque n’a cessé de révolutionner l’industrie de la mode avec des collections dont l’audace séduit de nombreuses personnalités telles Diana Ross et Beyoncé. Une audace dont s’est inspiré Cadwallader pour sa collection tout en lui insufflant décontraction et confort. Il n’a pas pour autant oublié les robes de soirée aux coupes audacieuses, idéales pour faire sensation, ni les ensembles noirs taillés au cordeau qui font notamment écho à la passion du designer pour l’architecture. Les longues vestes cintrées qui, à première vue, semblent parées de magnifiques motifs colorés, sont en réalité composées de couches de PVC qui dévoilent un mélange étonnant d’ingrédients (gel pour cheveux, dentifrice, ombre à paupières et chewing-gum) piégé entre les pants de tissus.

La ligne présente également des vestes oversize et des jeans aux coutures effilochées, à porter avec un body aux découpes flatteuses. Ce sont ces pièces qui donnent à la collection un air résolument contemporain et cool, à associer à des bottines à l’allure massive ou des souliers plats pour vous sentir beaucoup plus à l’aise et puissante qu’avec des talons vertigineux.

« Mon projet pour Mugler ? Changer et étendre progressivement l’image de la marque, ses inspirations et sa cible. Cette collection est une première étape, » explique Cadwallader. Nous sommes impatientes de voir ce qu’il nous réserve pour la suite.