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La persistance, une force à transmettre, par Chelsea Clinton

L’auteure de livres pour enfants et ancienne Première fille des États-Unis, Chelsea Clinton, a toujours été inspirée par des femmes qui ne baissent jamais les bras, y compris par sa mère : Hillary Clinton. Elle explique pourquoi les petites filles devraient apprendre à persévérer, quoiqu’il advienne.

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« Je vais vous raconter la première fois où j’ai pris conscience de ce que voulait dire persister. Je devais avoir quatre ans et j’étais à un cours de gymnastique au foyer associatif de la ville. Il y avait une compétition de roues que j’étais déterminée à gagner. Alors que je cabriole à tout va, je vois que d’autres enfants sont encore dans la course. Je continue donc à tourner sur moi-même, jusqu’à ce qu’enfin, à peine capable de poser la main sur le tapis, sans parler de faire une roue, je me rends compte que tous les autres ont arrêté : j’avais fait le plus de roues. Je me souviens du sentiment d’exaltation qui a suivi et de la fierté d’avoir vaincu. Et je pense que, ce moment-là, qui ne représentait pas plus d’une poignée de minutes dans la vie d’un enfant, m’a permis d’apprécier pourquoi il est important de toujours persévérer et pourquoi la persistance et la ténacité sont des traits si courants chez les personnes qui réalisent des choses exceptionnelles.

Ce message je pense qu’il est particulièrement important de le transmettre aux jeunes filles parce qu’il y a tant de forces contraires qui les poussent à déclarer forfait, à abandonner. La recherche montre qu’on ordonne plus souvent aux petites filles qu’aux garçons de se calmer et de s’asseoir, qu’elles sont moins susceptibles d’être sollicitées à l’école, en particulier en mathématiques et en sciences et qu’on les complimente plus fréquemment sur leur apparence que sur la qualité de leurs questions ou l’ingéniosité et la créativité de leurs idées. Selon moi, il est important de partager des histoires de femmes qui se sont dressées contre cette échelle de valeurs de manières différentes, à différents moments de l’histoire, afin que les petites filles comprennent qu’elles doivent écouter leur cœur et être attentives à ce que leur esprit les encourage à faire.

Je me souviens de la première fois où j’ai entendu parler d’Harriet Tubman à l’école primaire, c’était un de ces moments. Je ne pouvais pas croire que je n’en avais pas entendu parler auparavant ou quand on a parlé de Nellie Bly à l’université ou quand j’étais jeune et très préoccupée par les questions de recyclage, d’économie d’énergie et de changement climatique et que j’ai découvert ce que Wangari Maathai faisait au Kenya et dans toute l’Afrique : comment elle avait permis de créer une zone verte visible depuis l’espace ou encore quand j’ai regardé avec mes parents Flo-Jo l’athlète américaine Florence Griffith Joyner battre le record du monde aux Jeux olympiques de 1988. Ces histoires de persistance ne sont pas non plus que pour les petites filles. Il est important que les garçons aient des modèles féminins, que les garçons qui aiment le foot ne connaissent pas seulement Ronaldo, mais également Sissi Lima do Amor.

J’ai la chance d’être bien placée parce que je considère ma mère et ma grand-mère comme des modèles de persistance. Se résigner, cela n’a tout simplement jamais traversé l’esprit de ma mère. Ma grand-mère, Dorothy Rodham, était la fille d’une mère-adolescente, qui l’a abandonnée deux fois, la dernière fois lorsqu’elle avait huit ans. Il lui a fallu aller vivre chez ses grands-parents qui étaient assez distants et qui, avant l’âge de ses 14 ans, l’ont informée qu’elle devait quitter la maison et se débrouiller toute seule. C’est ce qu’elle a fait, en travaillant comme nounou pendant ses années de lycée. Je ne peux même imaginer la vie qu’elle avait. Mais une des choses que je trouve extraordinaire, c’est qu’elle a créé un foyer plein d’amour et de possibilités pour ses enfants, quelque chose qu’il lui avait été complètement étranger, à elle, en grandissant. Elle les a toujours encouragés et ne les a jamais culpabilisés par rapport à son passé. Elle s’attendait à ce qu’ils s’en inspirent. Abandonner ne faisait pas partie de son vocabulaire. Elle est née avant que les femmes aient le droit de vote et a vécu assez longtemps pour voter pour sa propre fille aux élections présidentielles. Cet arc historique remarquable m’inspire énormément. »

Le dernier livre pour enfant de Chelsea Clinton, She Persisted Around the World: 13 Women Who Changed History (Random House) est en vente, en anglais, maintenant.

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