Une femme au sommet
Avec
Kim Basinger

De mannequin de province à actrice oscarisée, KIM BASINGER se confie à SANJIV BHATTACHARYA sur ses peurs, ses rêves et 50 Nuances de Grey. Une vie qui a tout d’un « conte merveilleux », comme la décrit la star du film The Nice Guys.
NUL BESOIN DE GRANDS DISCOURS : « Il y a cinq mois de ça, je suis tombée sur Adrian Lyne le réalisateur de 9 Semaines 1/2 dans une rue à Beverly Hills. Je l’ai regardé et lui ai dit : “Ça a changé ma vie.” Et il m’a répondu : “La mienne aussi.” C’est tout. Et on est reparti chacun de son côté. C’est beau, non ? »
L’HABIT NE FAIT PAS FORCÉMENT LE MOINE : « Comme j’ai fait 9 Semaines 1/2, c’est facile pour les gens de m’associer au prochain 50 Nuances de Grey. Si j’ai accepté le rôle d’Elena Lincoln, l’ex-maîtresse de Christian Grey, c’est parce que ma fille Ireland m’y a poussé. Elle n’était pas dingue du film, mais elle avait lu la saga. Elle m’a dit : “Vas-y maman, ce personnage redonne le pouvoir aux femmes.” D’abord, j’ai pensé que ce n’était pas pour moi. Mais elle représente plus que ça au-delà ; la force d’Elena vient de son intelligence et de son mental d’acier – Christian n’est que son apprenti. »
“Si j'ai accepté le rôle dans 50 Nuances plus Sombres, c'est sur l’insistance de ma fille Ireland”
TOUTES LES FEMMES DEVRAIENT EXPLORER LEUR POTENTIEL : « Elena est le genre de femme qui a toujours eu du charisme. Je l’ai cernée d’entrée de jeu ; inutile de lire les livres. J’aimerais vraiment voir chaque femme s’affirmer de la sorte. Si je devais la comparer à quelqu’un, ce serait Coco Chanel qui, elle aussi, a dû faire face à l’adversité – son enfance fut difficile, mais elle est parvenue à devenir la plus grande créatrice de mode qui ait jamais existé. Elena est similaire : elle n’est ni horrible ou méchante ; juste directe. »
HOLLYWOOD EST UN UNIVERS TRÈS DIFFICILE À COMPRENDRE : « L’égalité pour tout le monde, quels que soient la couleur de peau ou le sexe, et pas qu’à Hollywood, voilà ce que je souhaite. Mais ça va être dur. Les gens ont cette idée d’un Hollywood très libéral, mais en grattant un peu, on peut faire de stupéfiantes découvertes. De là à faire un sitting devant les studios de la Paramount brandissant une pancarte, non, je ne crois pas. Il y a aussi des gens formidables dans cette ville. »
RYAN GOSLING EST À LA HAUTEUR DE SON INCROYABLE RÉPUTATION : « Ryan Gosling, son partenaire dans The Nice Guys est l’un des hommes les plus cool et les plus polis que j’ai rencontrés au cinéma et dans la vie. Sa gentillesse est innée. La première fois que l’on s’est vu, je me suis dit : “Ça existe vraiment un mec comme ça ?” Il semblerait que oui, il est aussi beau qu’adorable. »
LA SAGESSE EST LA SOLUTION : « J’aurais dû faire des choix de films plus judicieux. C’est sur le tournage de La Chanteuse et le Milliardaire que j’ai rencontré mon ex-mari, Alec Baldwin, alors que j’hésitais entre celui-ci et Les Nuits avec mon ennemi qu’on m’avait proposé et dans lequel Julia Roberts a finalement joué. N’est-ce pas un incroyable jeu du sort quand c’est avec mon ennemi que j’ai commencé à passer mes nuits ? Même si tout va bien entre nous à présent. »
IL FAUT ÉLEVER NOS ENFANTS DANS L’AMOUR ET LA LÉGÈRETÉ : « Qu’il se déroule bien ou pas, un divorce reste difficile pour les enfants. Et le mien a été public et pas très joli à voir. C’est pour cela que j’ai éduqué Ireland de façon non conventionnelle – écrire sur les murs de la maison avec les copines, il y a pire. Je voulais une enfance pleine d’amour, de légèreté, d’animaux et d’amis. »
“Mes goûts ont changé. Je suis plus lucide. Le plus important c’est qu’ils soient de bonnes personnes”
L’HOMME PARFAIT N’EXISTE TOUJOURS PAS : « Je pense qu’on peut s’amouracher de quelqu’un à 20 ans et finir avec cette même personne des années plus tard. Tout est possible. En ce qui concerne mes goûts, ils ont bien changé. Jeune, c’est les mauvais garçons qui nous attirent alors que ce sont juste des êtres qui feignent d’en imposer et manquent cruellement de confiance en eux. Ils ne sont qu’un leurre. Je suis plus lucide de nos jours. Physiquement, c’est toujours ceux que les autres jugent pas très beaux qui me font de l’effet. Le plus important c’est qu’ils aient de l’humour et soient de bonnes personnes. À mes yeux, ces qualités sont les plus attirantes. »
ON N’EST PAS OBLIGÉ DE PASSER DES HEURES À SE POMPONNER : « Le tapis rouge, la mode etc, ce n’est pas moi – pas assez féminine pour ça ! Je préfère habiller les hommes ; je les aime. Si j’étais une créatrice, c’est pour eux que je ferais des vêtements. Moi, j’ai besoin de peu. »
LES MÉDIAS D’AUJOURD’HUI PARTENT DANS TOUS LES SENS : « Les réseaux sociaux ont changé la donne. Le mystère était bien plus gardé à l’époque ; à présent, les gens montrent leurs fesses à tout bout de champ. Je ne suis pas du genre à déballer ma vie. Cette industrie est devenue du grand n’importe quoi, et il n’y a plus de système de valeur. »
S’ÉLOIGNER POUR MIEUX SE RETROUVER : « Avec Russel Crowe, on n’est jamais resté en contact après le film L.A. Confidential. Nous étions amis, mais il est devenu une énorme star et nos chemins se sont séparés – les aléas de la vie, rien de plus. On s’est retrouvé à nouveau sur le plateau de The Nice Guys, et c’était génial. Je suis une fan, et l’ai toujours été. Je savais qu’il connaîtrait un tel succès. »
“Je prêtais trop attention aux ragots. Si je pouvais remonter le temps, je me lâcherais plus !”
AFFRONTEZ VOS PEURS : « C’est drôle, je souffre d’angoisses mais je fais des choses qui rendent les autres nerveux, comme du parachute. Sur le tournage de Je rêvais de l’Afrique, j’étais fascinée par les serpents, j’allais nager au loin dans l’océan. Mais recevoir mon Oscar pour L.A. Confidential en 1997, ça c’était terrifiant. »
FAITES CE QUE VOUS AIMEZ, ÇA REND PLUS FORT : « Je suis encore anxieuse parfois, mais j’ai mis tout en œuvre pour ne pas que ça soit un handicap. Je n’ai jamais été médicamentée, j’ai dû donc serrer les poings à l’occasion. M’oublier m’aide – c’est ironique pour une actrice ! C’est pour cela que j’aime être mère et que je défends la cause animale : je me sens en contrôle. »
LES TRAGÉDIES DE LA VIE FONT GRANDIR : « Cette année a été difficile. J’ai perdu quatre de mes chiens, et mon père nous a quitté. C’est lui qui m’a donné envie de faire ce métier. Quand je pense à toutes ces petites choses qui me mettaient dans tous mes états, ce n’est rien en comparaison. Alors je respire et me dis qu’il y a pire. »
DÉBARASSEZ-VOUS DU NÉGATIF : « Ce qu’il y a de mieux quand on vieillit, c’est qu’on se prend moins la tête. Ce qu’on peut dire sur moi, et bien je m’en moque. J’étais davantage touchée plus jeune ; j’y prêtais trop attention. Si je pouvais remonter le temps, je me lâcherais beaucoup plus ! »
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