Le régime qui combat l’anxiété
Les aliments que nous consommons ont un fort impact sur notre humeur. DANIELLE FOX enquête
Quand vous êtes-vous sentie anxieuse pour la dernière fois ? Le mois dernier, la semaine dernière, ce matin ? Pour la plupart d’entre nous, l’anxiété est un problème quotidien. L’Organisation Mondiale de la Santé indique que près de 300 millions de personnes souffrent d’un trouble de l’anxiété. Le mien est apparu peu après mes 30 ans, et bien qu’il n’y ait apparemment pas eu d’élément déclencheur, il s’est manifesté un beau jour sous la forme d’une douleur à l’estomac sévissant pendant un an. J’ai essayé les mesures habituelles : arrêter le sport intensif afin de freiner les inflammations, faire du yoga et travailler ma respiration, ce qui a permis d’apaiser légèrement mon anxiété, mais n’a pas résolu le problème. Ce à quoi je n’ai pas pensé, était de revoir mon alimentation, jusqu’à ce que je rencontre Ali Miller, diététicienne au Texas, et auteure de The Anti-Anxiety Diet. « Certaines recherches démontrent qu’une alimentation mauvaise ou non adaptée peut avoir des conséquences directes sur notre humeur », explique Ali Miller. Une étude menée par l’université de Queensland a établi des liens entre une mauvaise alimentation et un état dépressif. « Nous savons désormais qu’une carence en nutriments peut entraîner une baisse de la production de certains neurotransmetteurs liés à certains problèmes de santé mentale », explique-t-elle.
Alors, par où commencer ? Privilégiez votre apport en poissons gras comme le saumon sauvage, l’anchois, la sardine et le maquereau, qui sont des sources précieuses d’omégas 3 et jouent un rôle positif sur les fonctions cérébrales. Le bœuf et l’agneau nourris à l’herbe fraîche sont également une source d’omégas 3. « Je trouve que les sources animales d’omégas sont plus bénéfiques à mes patients, mais les végétariens et les végétaliens peuvent également augmenter leur apport via des légumes-feuilles comme le chou, des graines de chia et de lin, et des oléagineux. Pour celles qui ne consomment pas de produits animaliers, l’algue est la meilleure source végétale d’oméga 3 », conseille Ali Miller.
Une étude récente sur l’alimentation et la santé mentale, menée par l’University College de Londres, montre que le régime méditerranéen, riche en légumes, en fruits, en poisson, en noix, en graines, en graisses non-saturées comme l’huile d’olive, et pauvre en viande rouge et en produits laitiers, réduit de façon significative le risque de dépression. « Cette recherche prouve que ce régime a un rôle clé dans nos fonctions cérébrales, aussi bien sur le plan cognitif qu’au niveau des pensées ou des émotions », explique Ali Miller. Mais d’autres aliments, moins évidents mais tout aussi impactants, peuvent faire une grande différence sur l’anxiété.
LES ALIMENTS FEEL GOOD
La pomme
« Les fibres solubles des pommes encouragent le corps à produire du butyrate, un acide gras à courte chaîne qui apaise les inflammations. »
L’avocat
« Riche en vitamines du groupe B et en bonnes graisses, ce super-fruit a un effet positif sur la production des neurotransmetteurs et la santé du cerveau. »
Les légumes-feuilles
« Ils sont riches en magnésium et contiennent une forme de vitamine B qui régule la sérotonine, permettant ainsi de réduire la pression sanguine et d’apaiser l’anxiété. »
Le bouillon d’os
« Le bouillon d’os contient des acides aminés essentiels à la santé du cerveau. L’un d’eux, la glycine, est un neurotransmetteur inhibant capable de diminuer l’anxiété, de réduire le stress, de soulager les douleurs et de favoriser le sommeil. Il est présent uniquement dans les produits animaliers », dit-elle. « Les pattes de poulet et les pieds de bœuf contiennent plus de gélatine, mais il est conseillé de commencer par rôtir les os pour plus de saveur. »
Le matcha
Non seulement le matcha regorge d’antioxydants, mais il contient un ingrédient unique, la L-théanine, qui stimule les ondes cérébrales responsables de la créativité, favorisent la concentration, et diminuent les symptômes dépressifs. « Optez toujours pour du matcha de cérémonie, de meilleure qualité, et ajoutez-lui du lait riche en matières grasses qui facilitera l’absorption et sublimera les saveurs, comme le lait de coco. »
Évitez les aliments déclencheurs
« Ce sont les coupables habituels : la caféine et les sucres rapides, autrement dit les aliments industriels qui ont un effet négatif sur nos glandes surrénales », explique Ali Miller. « La caséine (la protéine présente dans le lait de vache) n’est pas seulement responsable des inflammations. Elle interfère avec les récepteurs opioïdes, et leur effet sur le cerveau est similaire à celui que des drogues et même de Facebook. »