Communiqué

Une cowgirl des villes

Avec sa collection aux accents western, la créatrice Nili Lotan conjugue brillamment des influences israéliennes et l’esthétique de New York, sa ville d’adoption.

Mode

Même si la mode israélienne n’était sûrement pas sur le devant de la scène quand Nili Lotan était encore enfant, cela ne l’a ni empêchée d’admirer Yves Saint Laurent ni de collectionner tous les numéros des magazines ELLE ou Vogue, en quête d’inspiration. Elle doit notamment cette passion à sa mère, créatrice textile qui a su lui transmettre son amour de l’art et de la beauté. À 20 ans, après son service militaire au sein de l’armée israélienne, cette dernière l’a encouragée à s’inscrire à la toute nouvelle université Shenkar College of Engineering, Design and Art. Elle avait déjà découvert son style à cette époque. « Je me suis rapidement rendu compte qu’il ne s’agissait pas seulement de suivre les tendances pour qu’une femme puisse apprendre à se connaître. Il faut d’abord qu’elle soit bien dans son corps et dans sa tête avant de trouver son propre style, » déclare-t-elle.

En 2004, après 23 ans passés aux côtés de designers comme Liz Claiborne et Ralph Lauren à New York, elle lance son label éponyme. Elle décrit son esthétique comme « minimaliste, casual et intemporelle », tout en étant également « chic et luxueuse ». Deux univers qu’elle mêle savamment, sans privilégier l’un d’entre eux en particulier. Les codes du style masculin-féminin sont également très présents dans ses collections, reflétant ses goûts personnels. « Quand j’étais adolescente, j’étais un vrai garçon manqué, » affirme-t-elle. « Puis, en grandissant et en devenant mère et créatrice, j’ai commencé à intégrer des tenues plus féminines et plus sexy à mon dressing. »

Patti Smith ou encore Bianca Jagger, ainsi que la mode des années 70, font partie de ses constantes sources d’inspiration, même si elle crée également en pensant à sa propre garde-robe et en essayant de combler les manques qu’elle y observe saison après saison. Et c’est pour cette raison que son label séduit des femmes élégantes et aux emplois du temps chargés. « Ce qui me frappe le plus, c’est que ces collections sont intemporelles. Cela n’a aucune importance que mes clientes soient plus jeunes ou plus âgées que moi. Nous sommes toutes des femmes indépendantes, des professionnelles avec le lot d’obligations que cela entraîne. » Puisque ses tenues devaient l’accompagner au quotidien, elle avait besoin qu’elles soient à la fois pratiques et tendance. Elle accorde, en effet, beaucoup d’importance au confort et au fait que ses pièces puissent voyager facilement.

Elle passe aujourd’hui la majorité de son temps entre New York et Tel Aviv, et son label représente l’accord parfait entre ces deux villes. « Le côté décontracté et l’élégance insouciante de mes pièces font écho au style de vie israélien, alors que l’influence new-yorkaise se retrouve dans leur sophistication, leur raffinement. » dit-elle. Ce sont pourtant bel et bien les États-Unis qui ont stimulé son imagination pour sa collection Croisière 2019. Une ligne aux inflexions western et boyish avec des bottes blanches souples, des vestes en daim à franges et du denim. « Le style Americana a toujours fait partie de mon imaginaire en tant que créatrice, » affirme-t-elle. « Cet univers à la Clint Eastwood avec tout l’équipement qui va avec : le chapeau, la ceinture, les santiags, est l’une des caractéristiques de la culture américaine qui m’a le plus séduite quand je suis arrivée ici. J’ai donc cherché à reproduire des tenues dans cet esprit tout en y ajoutant une touche minimaliste et moderne. » Que demander de plus ?