L'art du style

L’icône : Dries Van Noten

Il fait partie des personnalités les plus appréciées du milieu de la mode, mais est aussi l’une des plus discrètes : les interviews de DRIES VAN NOTEN se font rares, tout comme les boutiques choisies pour proposer ses créations. Nous avons demandé à des proches et collaborateurs ce qu’ils admirent le plus chez l’incontournable créateur belge.

Mode
Le designer Dries van Noten avec le mannequin Sara Blomqvist

Cate Blanchett, actrice

« J’ai découvert ses premières créations au début des années 90 à Sydney dans une petite boutique baptisée BELINDA, d’après le prénom de sa propriétaire Belinda Seper, une femme au flair extraordinaire. J’ai acheté une chemise que je possède toujours. J’ai longtemps porté les vêtements de Dries Van Noten dans ma vie privée car ils sont toujours à la frontière de l’exquis et de l’utilitaire. Il possède cette capacité rare à juxtaposer des éléments qui semblent se contredire de prime abord, mais le résultat saisissant et harmonieux. C’est la raison pour laquelle les pièces que je possède sont toujours empreintes de fraîcheur et d’allure. Ses créations me sont devenues si personnelles. »

Sam McKnight, coiffeur

« Il est vraiment unique. En regardant l’une de ses pièces, vous savez que c’est lui qui l’a créée. Je pense qu’il adore les femmes, et qu’en conséquence il y a une intelligence derrière ce qu’il fait, avec toujours un élément artistique, et chaque défilé pourrait d’ailleurs être une installation. Je trouve qu’avec Peter Philips qui s’occupe du maquillage et moi des cheveux, nous formons comme un orchestre chacun joue de son instrument avec brio, et Dries a écrit la symphonie et la dirige. Ses collections sont toutes magnifiques. Aucune d’elles ne se ressemble, et chacune possède sa personnalité pendant le défilé. J’aime son esthétique poétique et subtile, elle me parle, elle est moderne, c’est une garde-robe intelligente au parti pris audacieux. Il ne s’agit pas simplement de vêtements, mais de créations dans lesquelles vivre saison après saison. »

Alex Wek, mannequin

« Dries est un homme qui aime l’élégance. Il apprécie l’art [de la mode], les couleurs et les coupes. [Dans ses créations], vous vous sentez féminine, mais aussi tendance. J’adore Dries, je possède certaines de ses pièces depuis plus de 15 ans. Le jour de son 100ème défilé, nous [les mannequins], avons toutes versé notre petite larme. C’était si émouvant, même pour le producteur qui est pourtant un dur à cuire. Même ceux d’entre nous qui ne font plus partie de l’industrie étaient présents, pour Dries. Nous avons besoin de plus d’hommes comme lui, qui célèbrent les femmes. J’ai vraiment de la chance de travailler avec de tels créateurs. »

STAR POWER
Le 100e défilé du créateur, qui s’est déroulé à Paris en mars 2017, a rassemblé des mannequins stars comme Amber Valetta, Carolyn Murphy et Alek Wek (à droite sur la photo).

Cecilia Chancellor, mannequin

« Je pense à lui comme à un créateur très intègre, qui suit son propre chemin et ne cherche pas à coller aux tendances. Il semble être intéressé et inspiré par des cultures différentes il utilise des tissus somptueux et originaux, et affectionne particulièrement les couleurs. Ses designs ne donnent jamais l’impression d’être trop travaillés ni voyants, même lorsqu’il utilise des couleurs et des imprimés forts, la plupart du temps ensemble. Avec lui, les coupes sont parfaites et faciles à porter, d’ailleurs, ses anciennes collections sont autant dans l’air du temps que les nouvelles. Ses vêtements conjuguent confort, personnalité et luxe. J’avais toujours hâte de travailler avec lui car je me sentais appréciée. Le 100ème défilé fut vraiment magique. J’ai ressenti une grande joie d’être réunie avec autant de mannequins de ma génération. Il avait même fait venir Emma Balfour d’Australie, et ç’a été un vrai plaisir de la voir. L’atmosphère était belle et émouvante et je crois que tout le monde a été touché, aussi bien le public que les tops. »

Nancy Rohde, styliste

« J’ai commencé à travailler avec Dries à l’occasion de sa collection printemps-été 2001, si je me souviens bien. J’avais régulièrement assisté à ses shows et admirais son travail. Je le décrirais comme quelqu’un qui aime les belles choses, même si la beauté de ces choses ne s’impose pas immédiatement aux autres. En tant que créateur, il tente toujours de faire évoluer la mode, tout en proposant des vêtements qui restent dans l’air du temps. Son nom évoque l’amour des couleurs et des imprimés, mais je dirais aussi que l’on ressent fortement sa passion du travail bien fait : chaque collection est réalisée avec un soin méticuleux, et implique de nombreuses recherches. Il reste aussi en vogue parce qu’il sait s’adapter et qu’il cherche constamment à évoluer, il n’a pas peur de prendre des risques, ni de s’imposer des défis à lui-même. Il est comme une éponge : il absorbe les informations, et possède une ouverture d’esprit comme j’en ai rarement vu. Il écoute, prend note, réfléchit et évalue en permanance. »

Peter Philips, maquilleur

« Dries est passionné par ses collections et ses briefings sont toujours un plaisir. Il passe l’entière collection en revue en expliquant chaque imprimé, coupe, tissu et broderie. Je crois que mon premier défilé pour lui a été l’automne-hiver 2004. Une expérience formidable : j’ai créé un maquillage composé d’un smoky eye gris foncé pailleté et d’un visage naturel inspiré par le décor du podium, un mur de boules à facettes. Dries a probablement cru que j’étais bizarre parce que j’ai demandé à ce que des lits soient placés dans l’espace make-up en coulisses afin d’éviter que les paillettes ne tombent sur les visages et les tenues des mannequins. Je leur ai demandé de s’allonger pour pouvoir maquiller leurs yeux. Lorsque j’ai été diplômé de mode à la Royal Academy d’Anvers en 1993, Dries faisait partie des membres du jury invité à juger nos collections. Je n’aurais jamais imaginé que dix ans plus tard il me demanderait d’être le maquilleur de son défilé puis qu’aujourd’hui, en 2019, je le serais toujours. Une petite part de moi-même a l’impression d’être toujours un étudiant, saison après saison. »

Lisa Immordino Vreeland, réalisatrice

« En 2017, lorsque j’ai réalisé le film sur Dries pour ma série Art of Style pour M2M Studios, je me suis sentie chanceuse de d’avoir autant de supports visuels et de références à ma disposition. Dries crée avec une attention particulière apportée aux détails. Il souhaite raconter une histoire par le biais de laquelle il nous laisse pénétrer dans son univers créatif. Son amour du passé lui permet de découvrir et d’explorer de nouveaux personnages et univers, tout en ayant la capacité extraordinaire d’intégrer le passé au monde actuel avec élégance et modernité. J’admire ce qu’il fait depuis de nombreuses années. Il adore son travail autant que sa vie privée et son foyer. Il prend soin de ses maisons avec la même dévotion que ses créations elles sont décorées avec goût et sont une source de joie pour ses amis comme pour lui-même. »

Kristina de Coninck, mannequin

« Avant de défiler pour Dries, j’avais déjà collaboré avec lui à Anvers. Je l’ai rencontré à la fin des années 80 et nous avons fait des photos ensemble. J’avais déjà 28 ans, ce qui n’est pas habituel pour un mannequin. Il m’a encouragée à aller à Paris. Quand vous travaillez avec lui, vous avez l’impression de faire partie d’une grande famille. Bien que je ne le voie pas très souvent, à chaque fois que l’on se retrouve, j’ai l’impression que l’on s’est quittés la veille. Cet homme a les pieds sur terre, travaille dur, et est un organisateur-né ! Des qualités qui m’ont marquée quand j’étais mannequin. Ses vêtements étaient toujours un régal pour les yeux, les formes et les couleurs très harmonieuses, et le travail transparaissait derrière, révélant ainsi une partie de Dries. »

DES FANS CÉLÈBRES
L’actrice Cate Blanchett, enceinte lors des Oscars 2008, avait choisi une robe Dries Van Noten.

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