L'art du style

L’art de s’offrir un bijou

Avec de plus en plus de créatrices et de consommatrices qui achètent pour elles-mêmes, l’industrie de la joaillerie est en pleine évolution. Que ce soit pour fêter un événement important ou tout simplement pour se faire plaisir, il semblerait que ce soit le rapport affectif que l’on a aux bijoux qui compte…

Mode

S’offrir des bijoux en signe d’indépendance n’aura jamais été aussi tendance. D’ailleurs, Lady Gaga l’a démontré il n’y a pas si longtemps en dévoilant sur Instagram la bague qu’elle s’est offerte le jour de la Saint-Valentin : « J’ai passé cette bague à moi doigt en signe de tout l’amour que je me porte, et que je porte à mes fans », a-t-elle écrit en légende. La chanteuse n’est d’ailleurs pas la seule à se choyer, puisque de nombreuses femmes ont décidé qu’il était temps qu’elles achètent leurs propres bijoux précieux.

Pour les anciennes générations, un bijou était forcément un cadeau que les femmes recevaient de l’être aimé, ou pour des occasions spéciales comme leur anniversaire, leurs fiançailles ou pour célébrer un succès. Elizabeth von der Goltz, Directrice des achats de NET-A-PORTER, explique que de nos jours « nos clientes achètent ce qui leur fait envie, quand ça leur fait envie. » Et ce, que ce soit une montre Cartier à 6 000 euros ou des boucles d’oreilles serties de diamants Buccellati à 65 000. « Parfois les femmes s’offrent un bijou pour célébrer un événement, mais la plupart du temps c’est parce qu’elles ont été séduites par une pièce. Une cliente m’a récemment confié s’être offert un bijou simplement pour se remonter le moral après une dure journée », poursuit Elizabeth.

Les marques de bijoux dirigées par des femmes, comme Suzanne Kalan, Brooke Gregson, Jennifer Fisher et Carolina Bucci, rencontrent un franc succès. Et ce n’est pas tout à fait un hasard, car ces créatrices connaissent parfaitement les attentes de leurs clientes.

Les femmes d’aujourd’hui ajoutent des bijoux à leur panier aux côtés des chaussures et des sacs. « Les femmes sont de plus en plus indépendantes, et cela se reflète dans leurs habitudes de shopping », explique la joaillière Diane Kordas. « Quand j’ai lancé ma marque, je créais avec ces femmes à l’esprit : des femmes qui gèrent, qui achètent pour elles-mêmes et qui ont leur propre style et identité. » Aujourd’hui, 63 % des achats effectués chez elle le sont par des femmes, pour elles-mêmes.

C’est ce que peuvent aussi observer une myriade de nouvelles marques comme Stone and Strand, Wwake et Poppy Finch, qui proposent des bijoux abordables et tendance ornés de pierres semi-précieuses et réalisés en or 10 ou 14 carats. Un bijou pour la vie plutôt qu’à sac à main pour une saison, les femmes ont choisi.

« 80 % de nos ventes sont effectuées par des femmes qui achètent pour elles-mêmes », confirme Katherine Kim, fondatrice de Katkim, dont les boucles d’oreilles en or 18 et 14 carats s’arrachent comme des petits pains. « Nos créations sont surprenantes et originales, et les femmes peuvent s’inspirer des réseaux sociaux pour trouver des idées de style. »

Mais ces marques-ci ne sont pas les seules à observer un changement dans les modes de consommation. Valérie Messika, fille d’un diamantaire parisien, a lancé sa marque dans le but de « désacraliser les diamants ». « Avant, les femmes ne portaient de diamants que pour les événements formels ou en bague de fiançailles. Aujourd’hui, c’est complètement normal de s’en offrir pour les porter tous les jours », explique-t-elle. Parmi ses bestsellers, on trouve les bijoux de sa collection Move, mais la créatrice a aussi constaté que certaines de ses clientes n’hésitaient pas à dépenser dans des pièces à six ou sept chiffres.

Alors que les hommes, pour la plupart, veulent investir et « en avoir pour leur argent », quand il s’agit de se faire plaisir, les femmes se dirigent le plus souvent vers des pièces pour lesquelles elles ont un coup de cœur et auxquelles elles attachent une valeur sentimentale. « J’ai tendance à célébrer mes succès professionnels en m’achetant un meuble, mais pour les anniversaires ou Noël, j’opte pour un bijou », confiait récemment la consultante mode Claire Thomson-Jonville à PORTER. « J’ai acheté certains bijoux pour la naissance de mes enfants. J’attache une véritable importance émotionnelle à chacune des pièces de ma collection. »

Acheter moins, mais acheter mieux, voilà une devise qui devrait aussi ravir celles qui s’intéressent au développement durable.

Le mannequin figurant dans cet article n’est pas associé à NET-A-PORTER et n’en assure pas la promotion, ni celle des produits présentés.